Costa Diadema à Belém : la croisière devient hôtel pour la COP 30

La ville de Belém, au cœur de l’Amazonie brésilienne, s’apprête à accueillir un événement mondial majeur : la COP 30, du 10 au 21 novembre 2025. Ce nouveau sommet devrait réunir plus de 60 000 personnes, au total ce n’est pas moins de 150 délégations internationales qui sont attendues. Intervient alors un enjeu de taille : le nombre de logements disponibles pour héberger les milliers de participants venus du monde entier, la capitale du Pará a dû faire preuve d'imagination. C’est ainsi que le Costa Diadema et le MSC Seaview se retrouvent mis sous le feu des projecteurs.

Par ailleurs, la région est également connue pour son attrait touristique, unique, notamment à travers l’expérience d’une croisière Amazonie, qui permet de découvrir la richesse de la forêt tropicale et la culture locale sous un autre angle.

Navires de croisière devenu hôtel éphémère

Plutôt habitué à naviguer sans arrêt, le Costa Diadema, inauguré en 2014, prendra un peu de repos et restera amarré dans le port de Belém. Son élégance et son style luxueux seront mis en avant afin d’accueillir comme il se doit les délégués, experts et représentants d’ONG venus pour défendre la cause climatique.

Le navire sera totalement métamorphosé pour accueillir tout ce monde, ce ne sont pas moins de 1800 cabines qui ont été généreusement mise à disposition des délégations, ainsi que des restaurants, des salles de conférences et des espaces de détente. 

Le choix de recourir à des paquebots de croisière comme hôtels flottant pour la COP 30 illustre bien le paradoxe auquel sont confrontés les organisateurs : accueillir des dizaines de milliers de personnes dans une ville qui ne dispose pas des infrastructures nécessaires, sans pour autant construire à la hâte des hôtels qui risqueraient de rester vides après l'événement, une option qui aurait été peu cohérente avec l’esprit écologique du sommet. 

Les navires-hôtels apparaissent alors comme une solution temporaire et réversible, évitant un gaspillage de ressources et d’énergies liés à de nouvelles constructions permanentes. Toutefois, ce choix n’est pas exempt de contradictions : utiliser d'immenses paquebots, souvent pointés du doigt pour leur impact environnemental, une image qui contraste avec l’idée de les utiliser comme solution d’hébergement lors d’un sommet sur le climat.

Pourquoi ce choix ? 

Si les compagnies Costa et MSC Croisières ont accepté de mettre leurs navires à disposition pour la COP 30, c’est avant tout que l’opération représente une opportunité à la fois économique et stratégique. Affréter un paquebot à un gouvernement leur assure une rentrée financière stable, sans dépendre des aléas du marché des croisières. Mais au-delà de l’aspect commercial, cette collaboration leur offre une visibilité mondiale unique : être associés à un sommet planétaire sur le climat leur permet de redorer une image souvent ternie par les critiques écologiques. Enfin, en participant activement à la réussite logistique de l’évènement, les deux compagnies renforcent leur relation avec le Brésil, un marché clé pour leurs activités en Amérique du Sud, tout en montrant qu’elles peuvent faire partie des solutions.

En accueillant la COP 30 à bord du Costa Diadema et du MSC Seaview, les compagnies ouvrent aussi une porte d’entrée vers l’univers des croisières pour un public qui n’y aurait peut-être pas pensé. Les délégations et participants du monde entier auront l’occasion de découvrir l'intérieur, le confort et les infrastructures de ces deux navires laissant l’envie de découvrir les plus beaux bateaux Costa de 2024. Cette visibilité permet non seulement de valoriser le savoir-faire des compagnies, mais aussi de rappeler que l’Amérique du Sud est une région magnifique à découvrir qui regorge d’une richesse culturelle et naturelle, très agréable à visiter en croisière, mais également un point de départ pour les croisières expéditions vers l’Antarctique.

Les compagnies comme Costa et MSC Croisières savent que leur image est régulièrement associée aux enjeux environnementaux et elles multiplient les initiatives pour montrer qu’elles prennent le réchauffement climatique au sérieux. Parmi les mesures phares, on retrouve la construction de nouveaux navires propulsés au GNL (Gaz Naturel Liquéfié), une énergie plus propre qui permet de réduire significativement les émissions de particules. Elles investissent également dans des systèmes de traitement des eaux usées et l’optimisation énergétique à bord, ce qui traduit une volonté de faire évoluer l’industrie vers plus de durabilité.

En transformant deux navires de croisière en hôtel temporaire, la COP 30 illustre à la fois les défis et les contradictions de notre époque. Un contraste saisissant entre l’Amazonie millénaire et ces villes flottantes ultra-modernes.